L’Autriche passe de 130 à 140 km/h pour assurer la sécurité routière

L’expérience autrichienne nous montre que lorsque l’on augmente les limitations de vitesse, les accidents, eux, sont en baisse.

Par Philippe Lacoude.

Ici, les hautes autorités françaises de la pseudo-sécurité routière luttent d’arrache-pied contre les méchants automobilistes en dressant des amendes pour excès de vitesse – dans plus de la moitié des cas (!) cas contre d’affreux chauffards qui ont dépassés la limite de seulement 1 à 5 km/h, les inconscients !

Pourquoi augmenter les limitations de vitesse ?

En Autriche, on cherche à réduire le nombre de morts sur les routes. Avec sérieux.

Et comme nous l’avons vu (ici et là), réduire les accidents en général, et les accidents mortels en particulier, passe parfois par une augmentation des limites de vitesse. Je ne vais pas ressasser la théorie sur dix pages et il suffira de rappeler que contrairement aux croyances farfelues des « experts » français du Sinistère de l’Intérieur, la vitesse limite optimale sur les routes n’est pas 90 km/h ou 80 km/h ou 70 km/h mais celle, indicative, qui représente le 85ème centile de toutes les vitesses constatées de jour, par temps clair, sur un tronçon donné.

Les limites de vitesse doivent coller au plus près à la vitesse moyenne naturelle des automobilistes à chaque endroit particulier : sinon, il se crée deux populations de conducteurs, ceux qui continuent de rouler à la vitesse naturelle et ceux qui respectent les limites de vitesse.

La variance des vitesses augmente alors et, avec elle, la fréquence des accidents et, donc, celles des morts.

Ce n’est pas la moyenne mais la variance des vitesses qui tue. Ceci est bien connu depuis les travaux de Charles A. Lave (1982) aux États-Unis ou de Bertrand Lemennicier (1995) en France.

Sur certaines sections d’autoroutes, la vitesse optimale des voitures modernes est probablement de 150 ou 160 km/h. Peut-être plus. Évidemment, sur d’autres tronçons, la vitesse moyenne naturelle n’est peut-être que de 90 km/h.

En France, la situation stagne…

En France, nous ne le saurons jamais tant que les idéologues seront accrochés au pouvoir comme les moules au rocher. Même si, dans ses rares moments de lucidité loin d’un microphone, Emmanuel Macron considérera que la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires est une « connerie » (sic !), des gens comme Emmanuel Barbe – le délégué interministériel à la Sécurité routière – continuera d’affirmer que quand « la vitesse augmente [on] provoque des morts » même dans les cas où les données économétriques montrent clairement le contraire.

Et son sous-fifre, Alexandre Rochatte, délégué adjoint à l’Insécurité routière, continuera d’essayer de nous faire croire que corrélation égale causation :

« Depuis que les radars automatiques ont été installés il y a quinze ans, 23000 vies ont été épargnées sur les routes. »

Sources: https://lesobservateurs.ch/